C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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1
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     ABANDONNER     
-

Estre abandonné. "Être délaissé (plus particulièrement par Dieu)" : Femme qui ot volentiers mal parler est comme tout abandonnee. L'angle trouva Nostre Dame, comme dit saint Bernard, toute seulette en sa chambre, non mie parlant a Berthe ou a Gaultier. (GERS., Annonc., a.1400, 237).

2
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     ABANDONNER     
-

Soi abandonner à + inf. "Se laisser aller à" + inf. : ...et quant Verité fault, Erreur et Fausseté s'i boute. N'est, a la foiz, si saige qui n'en soit deceu s'il s'abandonne a l'escouter. (GERS., Annonc., a.1400, 234).

3
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     ABUS1          ABUS2     
A. -

"Usage immodéré (de qqc.)" : Flateur pourra icy dire : "Reprens tu les habiz a roynes, a damez, a damoiselles ? Veulz tu qu'ellez soient vestues comme femmes de village ou comme beguinez ?" Response : je ne reprouve que l'excez et l'abuz et l'orgueil et le mal acquest. (GERS., Annonc., a.1400, 238).

4
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     ACCORD     
3.

Estre d'accord à qqc. "Agréer, accueillir favorablement qqc." : Ce fut au jour d'uy fait aprés ce que Nostre Dame fut d'accord au salut de l'ange, quant il luy dit : Ave ! (GERS., Annonc., a.1400, 232).

Rem. Type de constr. absent de FEW.

5
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     ADORNEMENT     
-

Au fig. : Il n'est tant bel aornement, telle belle couronne a une dame comme chasteté : c'est la Vertu qui la fait renommer partout a la vie et a la mort. (GERS., Annonc., a.1400, 236).

6
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     AFFLICT     
II. -

Subst. "Personne qui est affligée" : Nature de noble et royal cuer est d'avoir compassion des afflictz ; et que doit on dire de ceulx qui les affligent et persecutent ? (GERS., Annonc., a.1400, 238).

7
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     AFFLIGER     
I. -

Empl. trans. "Faire souffrir, tourmenter" : Nature de noble et royal cuer est d'avoir compassion des afflictz ; et que doit on dire de ceulx qui les affligent et persecutent ? (GERS., Annonc., a.1400, 238).

Rem. FEW XXIV, 253b, s.v. affligere.

8
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     AGRÉABLE     
A. -

"Plaisant" : Je te salue, Marie etc. Moult bel salut icy a, et moult agreable beneisson, quer par iceluy salut, par tel Ave, fut destruicte la maudisson de l'umain lignage, qui vint par Eve (GERS., Annonc., a.1400, 228).

9
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     AJOUTER     
1.

[Le compl. désigne un mot] "Dire en plus" : En la saluant dictez les paroles proposees fors que au commencement, vous ne adjoustatez point ce nom icy, Marie, maiz aprés le nommastes. Ave, Maria, etc. (GERS., Annonc., a.1400, 228).

10
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     AMBITIEUX     
"Orgueilleux, vaniteux" : ...plantés en nous ces trois belles vertus : Verité, Chasteté, Humilité. Deboutés hors ces trois traitres : Flateur mensongeur, Delit luxurieux, Estat ambitieux ou oultrageux, tellement que nous soyons sans excommeniement, dignes d'estre resaluez de vous, Vierge tres benigne (GERS., Annonc., a.1400, 240).
11
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     AMOUR1          AMOUR2     
-

Amour de cour est amour de chien : [cf. DI STEF., 22a]...un seigneur ou une dame qui ne veult oÿr que chose plaisant a soy et a sa loenge nourrit flateurs entour soy et deboute tous aultres au moins de fait (...). Amour de court c'est amour de chien : c'est toute envie et flaterie. (GERS., Annonc., a.1400, 236).

Rem. DI STEF. 22a, amour.

12
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     ANCIENNEMENT     
"Dans un temps reculé, autrefois" : Le livre du "Regime des princes" est bon, et aultres, qui sont faiz de moralité. Le second remede est fuyr usage de vins fors et de chaudez viandez. Anciennement, comme dit Valere, usaige de vin estoit defendu a femme sur peine de mort. (GERS., Annonc., a.1400, 237). Laquelle chose est et fait fort contre noz calumpniateurs, qui toujours crient et hurlent après ses graveures et sculptures et ne entendent pas ce qu'ilz cuident dire, car enciennement estoient aucuns ydollatres qui faisoient eslever aucuns simulacres ou ymages dont la representacion leur venoit premier en leur fentasie (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 25 r°).
13
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     ANNONCER     
A. -

Empl. trans. RELIG. "Faire connaître (la Bonne Nouvelle, la parole de Dieu)" : On seult dire : Saint Gabriel, Bonnez nouvelles ! Bonnes nouvelles voirement nous annonçastes vous, saint Gabriel, quant, de par le hault conseil de toute la Trinité, vous, pour nostre redemption, descendistes a tel jour comme huy du ciel a terre en la cité de Nazareth en Galilee (GERS., Annonc., a.1400, 228). Ce mot du Pere est eternelement engendré de lui, temporelement et a certain temps promis par les prophetes, preschié par les apostles, annonchié par l'archangele Gabriel en l'incarnation, quant ledit angele fut envoié a la vierge Marie pour annuncier ladicte incarnation dudit mot et parole du Filz de Dieu a prendre nostre nature humaine d'elle, en elle et par elle. (Somme abr., c.1477-1481, 113).

14
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     ANNONCIATION     
RELIG. "Message (de l'ange Gabriel à la Vierge Marie)" : La premiere se nomme discrete et saige Verité ; la seconde pure et nette Virginité ; la tierce obeissant Humilité. La premiere fut celle qui la fist penser sagement quelle estoit la salutation de l'ange, et enquerir diligemment la manière d'acomplir son annunciation (GERS., Annonc., a.1400, 232).
15
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     APERT1          APERT2     
-

En apert. "Ouvertement" : Le tiers remede est que on ne croie personne a part de quelque chose contre aultruy ou contre bonne doctrine se la personne n'est preste de le dire en appert. (GERS., Annonc., a.1400, 236). Non pas, sire, que vous ne donnez, mais sire donnez par sens et par mesure ; et se aucuns sont trop grans demandeurs en appert ou autrement, usez, sire d'un proverbe commun : A bon demandeur, Bon escondisseur. (GERS., Noël, p.1404, 312).

16
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     APPAROIR     
B. -

Au fig. [D'une chose abstr.] "Se manifester" : A vous, Vierge tres digne, tres honnorable et tres benigne, a vous, Royne du monde, par laquelle nous est venue joie, nous est apparu salut et salvation (GERS., Annonc., a.1400, 228). Et jà soit ce qu'en nulz aages Les plus subtilz ne les plus sages Ne pourent onc déterminer, Sentir bien ne ymaginer Du tout causes qui soient clères De telz effectz [la peste] et telz matières, Desquelz aucuns sont par Nature, Et autres sourdent d'aventure Et appièrent mainte saison, Dont accertes bonne raison Ne peut proprement estre dicte, Comme Plinius le récite (LA HAYE, P. peste, 1426, 18).

17
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     APPRÊTER     
I. -

Empl. trans. "Préparer" : Ne me creez pas se je ne vous monstre, par le texte de l'euvangile presente, que le saint ange Gabriel, qui estoit comme fourrier de Dieu pour apprester son logeis, trouva ces trois pucelles, chamberieres ou damoiselles ou chambellaines, pour elle servir. (GERS., Annonc., a.1400, 232).

18
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     ARDRE     
1.

"Brûler, détruire" : Eslongnons de nous ce faulx traitre, Delit luxurieux, quer il fait l'ame comme celle qui brule et ard le sacré temple de Dieu et son hospital (GERS., Annonc., a.1400, 237).

19
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     ARME     
-

Gens d'armes/hommes d'armes. "Soldats" : Le prescheur respondi que tout le contraire estoit vray, quer on le maudissoit de toutes pars, quer luy ou ses officiers pilloient tout, ravissoient tout, ne laissoient riens, tant par prises comme par tailles, comme par imposicions et gabelles et gens d'armes et briefment chascun crioit vengence a Dieu encontre luy. (GERS., Annonc., a.1400, 236). ...et estoient ou premier conflict VIIm hommes d'armes et mille Vc archiers de eslite nouvellement passez et venuz de Angleterre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 142 r°).

20
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     ARROI     
A. -

"Équipage, vêtements" : Disons que, ja soit ce que ce mistere fust celebré principalment par la misericorde piteuse de Nostre Seigneur, neantmoins Nostre Dame ot son temple et sa sale et son arroy et ordonnance comme il appartenoit a telz ouvragez tant merveileuz (GERS., Annonc., a.1400, 232).

21
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     ART     
-

Arts diaboliques/arts divinatifs/arts divinatoires/arts magiques/arts magicaux/arts notoires : Et pour ce que lez Ars magiques, conme est Nigromancie, Geomancie et samblables, si se font par aucunes evocacions de l'Anemi, pour tant, ce sont sciences qui sont deffendues. (Songe verg. S., t.1, 1378, 377). Derechief, Ysidore dist que Astrologie, laquelle, toutevoies, est la plus raysonnable entre lez Ars dyvinatives, quant a celle partie qui palle dez dyvinacions, si est reprouvee... (Songe verg. S., t.1, 1378, 409). Flateur, qui pis est, corrumpt la verité de vraye foy pour complaire et prouffiter a soy, et fait croire mensonges, sourceries, charmeries et ydolatries et ars magiquez et dyaboliquez, et delaisser Dieu pour recourir au deable, comme s'il fust plus puissant ou plus saige ou plus misericors que Dieu. (GERS., Annonc., a.1400, 235). En la premiere partie sera dit que c'est de art magique et de ses espesses, principes et fondemens et des observacions que font les magiciens et des moïens et manieres d'iceulx et en la fin d'iceulx sera adjousté que c'est de l'art notoire, de ciromance et geomance, que l'on dit ars divinatoires, et consequemment sera aussi traittié de l'art de augure, aruspice (...) en après de l'art de piromance, aerimance, armonance, spatulamence et presage (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 9 r°). ...et lors Belus, roy de Babillone, entra en Sirye et en occuppa une partie et, lui decedé, son fils Nynus la posseda entierement et vainquit Cham (...) et brusla les livres des ars magicaulx et de ydollatrie que avoit composé Zoroastes (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 14 v°). Elynant dit que Zoroastes escripvit en son temps par vingt fois cent mil vers et que, pour doubte d'un second deluge, mist il en escript en sept coulonnes d'arain les VII ars liberaux et les autres VII en coulones de terre cuite et que d'iceulx ars magiques il monstra et que plusieurs en usoient. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 17 r°).

Rem. Pour l'empl. du mot art, moins valorisant que science, chez Simon de Phares, cf. U. Ricken, "Gelehrter" und "Wiss." im Frz., 1961, 57-58.

22
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     ASSASIER     
Empl. trans. au fig. THÉOL. Assasier qqn. "Satisfaire le désir de (nourriture spirituelle de) qqn" : ...les dons, les metz de toutes vertus y sont pleinement et sans mesure espanduz : Datus est spiritus non ad mensuram. Et de ceste plenitude et du relief est assasiee encores et nourrye especialment chascune creature qui deuement en veult user. (GERS., Annonc., a.1400, 230).
23
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     ATTENDRE1          ATTENDRE2     
-

Attendre qqc. : Cest enfant en ung mouvement soudain, sans attendre ouvrage de nature, fust tout parfait en sens et en science, comment il est a present (GERS., Annonc., a.1400, 229).

24
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     AUJOURD'HUI     
"En ce jour" : Bien doibt mettre sa peine que dignement puist remembrer tel salut, que reveremment le puist aujourd'hui presenter ! A qui ? A vous, Vierge tres digne (GERS., Annonc., a.1400, 228). Dieu scet se tel mengera aujourd'huy ou non. (Somme abr., c.1477-1481, 167).
25
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     AVOCATE     
P. ext. [En partic. de la Vierge] : Nostre Dame est dicte nostre advocate nostre moyenneresse, nostre royne, nostre empeteresse, par les mains de laquelle Dieu a ordonné donner ce qu'il donne a creature humaine, selon le dit saint Bernard. (GERS., Annonc., a.1400, 231).
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     BAILLER1          BAILLER2     
a)

RELIG. [Le compl. désigne une récompense ou une punition] "Accorder qqc. ; infliger qqc." : Dy pourquoy Jhesu Crist ne baille plain pardon a tous, comme pape a sa creacion ? (GERS., Annonc., a.1400, 230). La Xe question : Se je fais me [l. ma] penitence qui me sera baillee en confession, en seray je quitte ? Response : Se elle est bien baillee et discretement, oy, et se elle est faicte en estat de grace (GERS., Déf., 1400, 237). Je demande a Justice, puisque elle veult les loys estre gardees, se nostre Dame sera point comprise en la generale loy et maudisson que bailla Dieu aux femmes pour le pechié de Eve, c'est que en tristesse enfenteront et en engoisses ? (GERS., Concept., 1401, 402). Pense quelle cure il [Dieu] a de toy, comme il te baille les remedes salutaires. (CIB., p.1451, 188). Le sacrement de foy qui est une fois baillié, n'est jamais perdu. (Sacr. mar., c.1477-1481, 66).

27
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     BARATERIE     
"Tromperie" : ...quant oultrage se joint et se marie a estat, tres mauvaise lignee s'ensuit ; c'est Fera pessima : c'est tres mauvaise beste, gouffre de mer, loup ravissable en tous estas (...) en estat de bourgoisie : ferme, rapine, fraude, parjuremens, usure, baraterie et mainte deception (GERS., Annonc., a.1400, 237).
28
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     BAS     
3.

Au fig. [Dans une hiérarchie de valeurs spirituelles] "Au niveau inférieur, terrestre (impliquant l'éloignement de Dieu)" : ...d'Alixandre qui cuida estre filz de Dieu ; de Nabugodonosor qui voult estre Dieu appellé ; de pluseurs femmes qui cuident estre belles, et on s'en moque ; de Lucifer qui pour ce trebucha de si hault en bas. (GERS., Annonc., a.1400, 235). Et puis a la fois elle [l'âme] est deiectee en bas sur soy et sur sa misere et de tant plus se congnoist de tant elle est reuerberee et renuoiee sur soy par plus vehemente admiracion et par plus grant ferueur et amour ou vehement desir des choses celestielles. (CIB., p.1451, 191).

29
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     BATAILLE     
-

Aller en bataille. "Faire la guerre" : Notez icy du roy Achaz qui vouloit aller en bataille, et les faulz prophetes luy denonçoient que tout irroit a son vouloir (GERS., Annonc., a.1400, 235). Amour d'argent commendera a un paillart ou sodoyer aler en bataille, et soy exposer a playes, a fain, a soif et a mort : il y obeyra. (GERS., Concept., 1401, 411).

30
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     BEAU     
-

[Des qualités d'une pers.] : Il n'est tant bel aornement, telle belle couronne a une dame comme chasteté c'est la Vertu qui la fait renommer partout a la vie et a la mort. (GERS., Annonc., a.1400, 236). Zehelon, le venerable docteur, grant philozophe et astrologien, fut en ce temps et fut au concille de Cartage, tenu l'un des plus beaux entendemens et perspicu, qui fust ou nombre de IIcXXVIII prelatz. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 98 v°).

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     BÉGUINE1          BÉGUINE2     
[En Flandre] " Veuve ou célibataire vivant dans une communauté religieuse sans avoir prononcé de voeux" : "Reprens tu les habiz a roynes, a damez, a damoiselles ? Veulz tu qu'ellez soient vestues comme femmes de village ou comme beguinez ?" Response : je ne reprouve que l'excez et l'abuz et l'orgueil et le mal acquest. (GERS., Annonc., a.1400, 238).
32
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     BÉNÉDICTION     
A. -

"Faveur, grâce accordée par Dieu" : Elle [Marie] ot le Siegneur avecquez soy, et sa benediction, ce qui ne se fait fors aux humbles et obeissans, contre orgueilleuse iniquité (GERS., Annonc., a.1400, 233).

33
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     BÉNÉISSON     
"Bénédiction" : Disons encores que se Ysaac en beneissant son filz Jacob le compara a ung jardin plain ouquel Dieu a donné sa beneisson, trop plus excellemment nous pouons tourner ceste similitude a la louenge saint Pol (GERS., P. Paul, a.1394, 508). Je te salue, Marie etc... Moult bel salut icy a, et moult agreable beneisson, quer par iceluy salut, par tel Ave, fut destruicte la maudisson de l'umain lignage, qui vint par Eve (GERS., Annonc., a.1400, 228).
34
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     BÉNIN     
A. -

[De Dieu ou d'une pers. hum.] : O tres doulx et tres begnin Saint Esperit (GERS., Pent., p.1389, 74). A vous, Vierge tres digne, tres honnorable et tres benigne, a vous, Royne du monde (GERS., Annonc., a.1400, 228). Et lors nostre pere doulz et begnin nous accolera et baisera par sa grace et reformera cest ymage (CIB., p.1451, 205). Cestui fut homme de cler engin, benin et perit en toutes sciences. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 77 r°).

35
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     BÊTE     
D. -

P. métaph. [Pour désigner un vice] : Maiz quant oultrage se joint et se marie a estat, tres mauvaise lignee s'ensuit ; c'est Fera pessima : c'est tres mauvaise beste, gouffre de mer, loup ravissable en tous estas ; en estat de clergie : symonye, faintise, ypocrisie, scismez et division ; en estat de bourgoisie : ferme, rapine, fraude, parjuremens, usure, baraterie et mainte deception ; en estat de chevalerie ou de seignourie : violence, rapine, tyrannie et puis sedition. (GERS., Annonc., a.1400, 237). ...il sembloit que ce [Male Voulenté] fust une beste monstrueuse a deux corps joins ensemble, qui n'avoyent semblance de corps humain fors es visages. Ceste beste infernale estoit appellee d'aucuns saiges grant estat, fust en clergie, ou bourgeoisie, ou chevalerie, mais ce estoit grant destruction et dissipacion. (GERS., Noël, p.1404, 308). ...il n'est si riche maison, si noble ou ferme cité, et puissant royaume, si estable empire que ceste beste infernale qui est composee de deux vices qui semblent contraires, c'est assavoir de prodigalité et de rapacité, ne perde et abate (GERS., Noël, p.1404, 309).

36
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     BIENHEURER     
A. -

"Qui jouit de la béatitude" : ...pour ces quatres considerations, Nostre Dame par raison fut saluee de l'ange, et nommee plain de grace et en toutes femmes bieneuree : Ave, Maria, etc... (GERS., Annonc., a.1400, 231). La beneuree vierge Marie fut espousee a Joseph pour pluseurs causes. (Sacr. mar., c.1477-1481, 46).

37
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     BLÂME     
A. -

"Jugement de désapprobation sur qqn ou qqc." : Et se doit cest examen mielx faire en loenge que en blasme. Et yci donnent les docteurs difference entre le bon angle et le bon message, et le mauvais (GERS., Annonc., a.1400, 235).

38
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     BLANC     
2.

[En tant qu'expr. d'une anton.] Blanc et noir : Mais de present et de long temps en vostre mer les vens sont bestournez et de blanc en noir le temps est derivez (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 301). C'est comme l'enchanteur du dyable qui fait apparoir ce qui n'est pas, dit de blanc noir et de noir blanc, et tourne en folie et frenesie ceulx et celles qui le recoivent, quer il occist Verité (GERS., Annonc., a.1400, 234). Disoit le seigneur blanc, blanc elle disoit, disoit le seigneur noir, noir elle disoit (GERS., Noël, p.1404, 306).

39
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     BON     
B. -

[D'une chose] "Qui est moralement satisfaisant" : Le livre du "Regime des princes" est bon, et aultres, qui sont faiz de moralité. (GERS., Annonc., a.1400, 237). ...pourquoy, s'il y a quelque erreur ou negligence de grande investigacion, vous plaise à supporter mon imbescille science et prandre en gré seullement mon bon vouloir, car, selon les diverses parties du ciel, sont changées les faces des hommes, les coulleurs et les diversitez des courages. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 1 v°).

40
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     BOUCHE1          BOUCHE2     
2.

[Pour se confesser] : Oiseuse est la fole qui enseigne toutes follez abhominations et telles que on ne les ose dire, de quoy avient que confession s'en empesche, et trebuche la personne, a bouche close, a dampnation. (GERS., Annonc., a.1400, 236).

41
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     BOUCHE1          BOUCHE2     
3.

[Pour prier ou louer Dieu] : O benoit Dieu glorieux, n'est entendement qui peust cest honneur concevoir ne bouche reciter ! (GERS., P. Paul, a.1394, 483). ..le saint ange Gabriel (...) dit le salut proposé : Ave, Maria. Et combien que le mistere du jour d'uy soit tel et si parfont que nul ne le pourroit comprendre ne de bouche exposer, touteffois j'en diray en brief IIII verités ou considerations (GERS., Annonc., a.1400, 229). Notez de celuy qui tousdiz disoit : "Ave !", et une fleur de liz luy creut en la bouche. (GERS., Annonc., a.1400, 237).

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     BOUCHE1          BOUCHE2     
3.

[Pour prier ou louer Dieu] : O benoit Dieu glorieux, n'est entendement qui peust cest honneur concevoir ne bouche reciter ! (GERS., P. Paul, a.1394, 483). ..le saint ange Gabriel (...) dit le salut proposé : Ave, Maria. Et combien que le mistere du jour d'uy soit tel et si parfont que nul ne le pourroit comprendre ne de bouche exposer, touteffois j'en diray en brief IIII verités ou considerations (GERS., Annonc., a.1400, 229). Notez de celuy qui tousdiz disoit : "Ave !", et une fleur de liz luy creut en la bouche. (GERS., Annonc., a.1400, 237).

43
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     BOUCHE1          BOUCHE2     
4.

[En cooccurrence, positive ou négative, avec coeur] : Riche Precieuse, Verite la royne, de bouche et non de cuer nous recognoissons nostre deffaulte, et veoyons nostre ruine, nostre pauvrete et nostre laide figure, nostre infortunite et nostre maleurte. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 271). Concluons que ce traitre flateur ne nous gette en excommeniement, affin que nous, en saluant Nostre Dame, soions d'elle resaluez, quant nous disons de cuer ou de bouche : Ave, Maria, gracia... (GERS., Annonc., a.1400, 236). Qui est la bouche qui pourroit dire, ou cuer comprendre la divine leesse que vous receutes au jour d'uy, Mere de Dieu glorieuse ? (GERS., Noël, p.1404, 291). ...par ce nous est monstré que en donnant gloire a Dieu nous devons eslever noz cuers et noz penseez a Dieu la sus, non pas luy donner gloire de bouche seulement, comme font ceulz qui en disant leur patenostre ou autre oroison, ou en oyant la messe ou sermon, ont le cuer tousjours a terre, c'est a dire a pensee terrienne, orde ou charnelle, ont le cuer en la cuisine, comme on seult dire. (GERS., Noël, p.1404, 299).

Rem. Cf. G. Hasenohr in : Grundriss der romanischen Literaturen des Mittelalters, VIII-1, 1988, 304 : «la distorsion entre prière de bouche (seule requise des simples gens) et prière de coeur (apanage des contemplatifs), aggravée par la généralisation de la récition des Heures en latin».

44
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     BOURGEOISIE     
B. -

"Classe sociale apparaissant avec le développement des villes et l'essor des échanges commerciaux et jouissant d'un statut juridique propre" : Maiz quant oultrage se joint et se marie a estat, tres mauvaise lignee s'ensuit ; c'est Fera pessima : c'est tres mauvaise beste, gouffre de mer, loup ravissable en tous estas ; en estat de clergie : symonye, faintise, ypocrisie, scismez et division ; en estat de bourgoisie : ferme, rapine, fraude, parjuremens, usure, baraterie et mainte deception ; en estat de chevalerie ou de seignourie : violence, rapine, tyrannie et puis sedition. (GERS., Annonc., a.1400, 237). Ceste beste infernale estoit appellee d'aucuns saiges grant estat, fust en clergie, ou bourgeoisie, ou chevalerie, mais ce estoit grant destruction et dissipacion. (GERS., Noël, p.1404, 308).

45
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     BOUTER1          BOUTER2     
1.

S'y bouter. "S'y mettre" : ...et quant Verité fault, Erreur et Fausseté s'i boute. (GERS., Annonc., a.1400, 234).

46
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     BOUTERESSE     
[Fém. corresp. au sens B 2 de boutefeu ?] "Celle qui excite au mal" : Pourquoy ? Quer elle [l'âme maudite] est excommeniee comme faussaire ou usuriere ou sourciere, comme bouteresse de feu es moustiers, comme sacrilege de l'onneur et de la couronne de ce seigneur, c'est de sa gloire. (GERS., Annonc., a.1400, 234).
47
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     BREF     
-

En (si) bref temps. "En (si) peu de temps" : ...n'est nul qui doye doubter que ceste conversion que fist saint Pol en si brief temps et par tant de pays, maugré tous contredisans qui estoient sans nombre, fut par singuliere grace de nostre Seigneur (GERS., P. Paul, a.1394, 495). ...maiz puisque nous ne pouons tout dire en si brief temps, tournons, s'il vous plaist, les yeux de nostre consideration a regarder la disposition de Nostre Dame (GERS., Annonc., a.1400, 232). Maiz diverses bestètes mues, Dès l'eure qu'elles sont yssues, Dehors des ventres de leurs mères (...) Et se drecent et se soustiennent, Et en brief temps quièrent jouer, Et aucunes scevent nouer Qui en l'eaue les bouteroit, Que un enfant jamès ne feroit (LA HAYE, P. peste, 1426, 67). ...disoit ce, pour ce qu'il trouvoit des estoilles fixes, qui ont nature de eslever les hommes à grande sublimité et en bref temps et souldaiment descheoir et venir à villaine mort ou mendicité (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 76 r°). Cestui fut mandé par le pappe Honnoré, malade et n'y voulut aller, synon qu'il eust cent ducaz pour jour, qui lui fut accordé et y alla et fist tellement, au moïen de la science de astrologie et medicine, que le pappe fut en bref temps rendu sain, lequel lui donna, oultre ses journées, dix mil ducaz. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 127 r°).

48
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     BREF     
2.

Dedans bref. "Sous peu" : Et qu'esse d'un corps fors que un sac a fiens, une viande a vers dedans brief, et une charonne vile, puant et abhominable ? (GERS., Annonc., a.1400, 238).

49
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     BRIÈVEMENT     
A. -

"En peu de temps" : ...on le maudissoit de toutes pars, quer luy ou ses officiers pilloient tout, ravissoient tout, ne laissoient riens, tant par prises comme par tailles, comme par imposicions et gabelles et gens d'armes ; et briefment chascun crioit vengence a Dieu encontre luy. (GERS., Annonc., a.1400, 236). Elle se part lors du conseil, et s'en ala lors par sale, par chambre, partout briefment ou les plus grans aloyent. C'estoit merveille que de veoir et de oyr le maintieng de Male Voulenté ainsy affublee de adulacion (GERS., Noël, p.1404, 306).

50
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     BRÛLER     
1.

[D'un vice] : Luxure point n'y default qui art et brule en feu puant de charnalité tout ce qui est de bien en l'abitacion espirituelle de nostre temple. (GERS., Purif., 1396-1397, 65). Eslongnons de nous ce faulx traitre, Delit luxurieux, quer il fait l'ame comme celle qui brule et ard le sacré temple de Dieu et son hospital (GERS., Annonc., a.1400, 237).

51
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     CÉLÉBRER     
A. -

"Accomplir solennellement (une fête, une cérémonie)" : En ce temple sacré, en ceste sale digne et honnoree de Nostre Dame furent celebrees les nopces de la Divinité avecquez nostre humanité. (GERS., Annonc., a.1400, 230). Et ay mis en la personne des Vertuz raisons qui bien puent mouvoir nous cuers a croire et tenir que nostre Dame oncques ne fut, en sa concepcion ne aprés, fors toute belle, vive, pure et nette, et que raisonnablement doit estre celebré le jour de sa concepcion. (GERS., Concept., 1401, 408). Jassoi ce qu l'eglise puist faire divorse et separation pour aucuns empeschemens de mariage, neentmoins le mariage qui est celebré ne puet ne doibt estre dissolvé ne deffait, car l'homme ne doibt pas separer ce que Dieu a conjoint, de quelque auctorité qu'il soit. (Sacr. mar., c.1477-1481, 44). Cestui est à tousjours memoré pour le moys de jannuer (...) et fut sa feste celebrée au commencement de leur an et à sa semblance firent ymage qui avoit deux testes, l'une signifant fin et l'autre commancement. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 27 r°).

52
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     CHAIR     
-

[Exprime ici un lien étroit comme il existe à l'intérieur d'une même famille] Estre d'un sang, d'une chair. "Être consanguin" : ...Vierge si excellemment nommee benoite et honnouree, nous vous supplyons (...) par icelle amour naturele qui doit estre entre freres et seurs tout d'un sang, d'une char, en quoy vous participez avecquez nous - tant soyons povres, chetifs, en prison ou en exil, toutesfoiz sommez nous voz freres et suers : ainsi l'a Dieu voulu (GERS., Annonc., a.1400, 239).

53
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     CHAIR     
-

Prendre chair humaine. "S'incarner" : Dy pourquoy Nostre Seigneur attendi tant pour prendre char humaine ? (GERS., Annonc., a.1400, 230). Jadis aprés ce que Misericorde ot empetré pour l'umain lignage voye de redempcion, et qu'il fut ordonné par le hault conseil de la Trinité pour satisfaire a Justice, qui moult fort y contredisoit, que le Filz de Dieu prendroit cher humaine, et que la Divinité seroit unie et mariee a l'umanité pour faire satisfaction (GERS., Concept., 1401, 390).

54
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     CHAMBELLANE     
"Chambellane, chambrière" : Sy di que Misericorde piteuse, qui fut comme messagiere et moyenneresse de tout ce mistere, descendy premier en Nostre Dame, et y commist trois pucelles, trois chamberieres ou damoiselles ou chambellaines pour elle servir, qui estoit esleue a royne de tout le monde. (GERS., Annonc., a.1400, 232).
55
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     CHAMBRE     
A. -

"Chambre à coucher" : L'angle trouva Nostre Dame, comme dit saint Bernard, toute seulette en sa chambre, non mie parlant a Berthe ou a Gaultier. (GERS., Annonc., a.1400, 237). Maiz, en esté et chaleur forte, Proffite moult et réconforte Jonchier la chambre druement, Et l'arrouser légiérement D'eaue très froide et de vinaigre (LA HAYE, P. peste, 1426, 81). L'ame selon la moralité a parler par moult de manieres est en Dieu, c'est a scavoir comme la branche en l'arbre, la nef ou rivage, le las en sa chambre ou dortoir, le tresor ou champ, ung assiegé ou chastel (Somme abr., c.1477-1481, 159).

56
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     CHANTER     
A. -

[D'une pers., d'une personnif.] : Flateur accorde quanque on dit soit droit, soit tort. Flateur est la seraine qui en chantant noye, et est comme le scorpion. (GERS., Annonc., a.1400, 235). Quelle fut la joyeuse exultacion de vostre esperit quant vous entendistes une grant multitude d'angelz chanter a heure de minuyt a haulte voix, tellement que toute la terre et tout le ciel en resonnoit (GERS., Noël, p.1404, 291).

57
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     CHAPERON     
-

Loc. Muer chaperon en manches. "Réutiliser un bout d'étoffe (?)" d'où "être économe (?)" : Notez que le moins en demeure aux seigneurs tellement que ilz n'ont que paier. Notez que on souloit compter XII deniers pour reffaire les chausses ou soullers de la royne, et muer chapperon en manches. (GERS., Annonc., a.1400, 239).

58
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     CHARGER     
a)

[Le compl. d'obj. second est implicite] "Écraser, grever (d'impôts) qqn ; imposer une contribution à qqn" : On recite du grant Basile qu'il recommanda une povre femme au seigneur d'un pays ; il escript qu'il ne la pouoit aidier pour ce qu'elle estoit chargee de la taille (GERS., Annonc., a.1400, 238). [Gerson s'adresse au roi] Ja Dieu ne veuille, sire, que par une telle maniere ou par autre, de trop grans demandeurs vous chargiez tant vostre bon peuple povre sans evidente et juste necessité, que tout se doye rompre, et que pour amour viengne hayne, pour obeissance rebellion, pour oroisons devotes maudissons huchans a Dieu vengence ! (GERS., Noël, p.1404, 313).

59
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     CHARMERIE     
"Sorcellerie, sortilège" : Flateur, qui pis est, corrumpt la verité de vraye foy pour complaire et prouffiter a soy, et fait croire mensonges, sourceries, charmeries et ydolatries et ars magiquez et dyaboliquez, et delaisser Dieu pour recourir au deable (GERS., Annonc., a.1400, 235).
60
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     CHARNEL     
1.

[De l'homme] "Relatif à la chair, à la condition terrestre (p. oppos. à l'âme, à l'esprit)" : La seconde fut celle qui fist respondre a Nostre Dame qu'elle n'avoit propos de avoir cognoissance ou compaignie de homme charnel : Virum non cognosco. (GERS., Annonc., a.1400, 232).

61
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     CHARNELLEMENT     
A. -

[Du Christ] "Par incarnation" : Dy se c'est plus digne chose estre mere de Dieu charnelement que espirituelment par grace ? Dy se c'est plus grand dignité que de sacrer le corps Nostre Seigneur ? Laissons teles questions a l'escole. (GERS., Annonc., a.1400, 231). C'est verité, dit tantost Obeissance, puisque tu, souverain Prince, veulz avoir mere charnellement en terre, tu luy donras honneur, reverence, service et obeissance ; ne ja a ce Justice ne contredira. (GERS., Concept., 1401, 400).

62
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     CHAROGNE     
A. -

[À propos de l'être hum. en tant que corps voué à la décomposition, p. oppos. à son âme] : Et conbien qu'il desire a morir doulcement en Dieu, toutefois tout ce qu'il plara a Dieu soit fait de sa charongne, mais que l'ame pecheresse li soit recommandee. (MÉZIÈRES, Test. G., 1392, 307). Et qu'esse d'un corps fors que un sac a fiens, une viande a vers dedans brief, et une charonne vile, puant et abhominable ? (GERS., Annonc., a.1400, 238). ...non contrestant qu'elle [la personne humaine] saiche bien, et doye scavoir, que tantost elle sera boutee en terre, et sa charoingne rongee de vers, et que en ceste langoreuse vie elle recoit peine, doleur, honte, afflictions, maladies et maleuretés sans nombre. O sote presumpcion ! O charoingne orguilleuse ! O sac plain de fiens ! Pourquoy te esleves tu ? (GERS., Noël, p.1404, 295).

63
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     CHASTE     
A. -

[D'une femme] "Qui pratique la chasteté" : Notez comment par bonnez roynes et veritables, chastes et humbles les biens sont venuz a divers royaulmes, comme la foy s'acreut en France par Clotilde, espouse au roy Clovys (GERS., Annonc., a.1400, 239). Item Dieu est en l'ame bonne et leale, comme ung espeux en chambre avec espeuse chaste et pure (Somme abr., c.1477-1481, 139). ...et là, faignant que fust le dieu Anubius, eut sa compagnie, qui estoit femme mariée et moult grande et estymée chaste et pudicq (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 75 v°).

64
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     CHASTETÉ     
A. -

[À propos d'une pers.] "Abstinence de plaisirs charnels illicites" : Et dit Juvenal que quant yvresse s'enbat en une personne, homme ou femme, n'y est chasteté qui puisse estre gardee ; ne foy, ne loy, ne honneur. (GERS., Annonc., a.1400, 237). Semblablement je dy que la phisonomie nostre Dame esmouvoit les regardans a toute pureté et chasteté, et mortifioit luxurieuse cogitacion. (GERS., Concept., 1401, 425).

65
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     CHASTETÉ     
-

[Une des vertus chrétiennes] : ...supplyons auxi par icelle plenitude de grace, par icelle benediction sur toutez femmes, et par le nom de maternité divine ; plantés en nous ces trois belles vertus : Verité, Chasteté, Humilité. (GERS., Annonc., a.1400, 239).

66
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     CHAUD     
2.

[D'un aliment] "Qui réchauffe le corps" : Le second remede est fuyr usage de vins fors et de chaudez viandez. (GERS., Annonc., a.1400, 237). Aussi doivent les saulses estre Composées, selon le Maistre, Des devant nommées espices Et d'autres à cela propices, Comme gingembre, garingaut, Et cloux de girofle, un fruit chault (LA HAYE, P. peste, 1426, 91).

67
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     CHAUSSE     
"Vêtement qui couvre le pied et une partie de la jambe" : Notez que on souloit compter XII deniers pour reffaire les chausses ou soullers de la royne, et muer chapperon en manches. (GERS., Annonc., a.1400, 239).
68
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     CHEF     
1.

[À propos d'une pers.] "Celui qui est à la tête d'un groupe de personnes, d'une institution" : ...aussi ou chief, c'est assavoir ou Saint Pere de Ronme, qui doit estre chief de touz espirituelement, doit estre tres grant discrecion et sapience pour governer touz Crestians, qui sont lez membres de l'Eglise (Songe verg. S., t.1, 1378, 61). Nous avons Nostre Seigneur a frere, et nostre seur a mere, Dieu, nostre chief et nostre pape, a pere, pour donner plaine indulgence ! (GERS., Annonc., a.1400, 230). ...actendu la doctrine de leur pasteur et chef Moyse (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 25 r°). ...Godeffroy de Buillon et autres chefz de ladite croisée. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 109 v°).

69
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     CHÉTIF     
A. -

[Dans un cont. relig. pour désigner la condition hum. avec allus. au sens étymol. de "prisonnier"] "Misérable" : ...tant soyons povres, chetifs, en prison ou en exil, toutesfoiz sommez nous voz freres et suers : ainsi l'a Dieu voulu (GERS., Annonc., a.1400, 239).

70
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     CHIEN     
2.

RELIG. [Le chien comme symbole de l'envie, symbole nég.] : Amour de court c'est amour de chien : c'est toute envie et flaterie. (GERS., Annonc., a.1400, 236). Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens, avarice es cornailles, et ainsy des autres. (GERS., Concept., 1401, 399).

71
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     CHRÉTIEN     
-

"Celui, celle qui professe la religion issue du Christ" : Il n'est tant bel aornement, telle belle couronne a une dame comme chasteté : c'est la Vertu qui la fait renommer partout a la vie et a la mort. Maintenant chascun crestien ou crestienne doit plus honnourer son corps que avant l'Incarnation, en l'onneur de Jhesu Crist et de Nostre Dame. (GERS., Annonc., a.1400, 236). Cestui predist la paix de l'Eglise et la grande exaltacion des chrestiens, qui advint ou temps Constantin, le grant empereur. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 84 r°).

72
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     CIEL     
-

[En tant que lieu d'où vient le salut ou la damnation] : L'un disoit : "Vousist Dieu, o Dieu, par mon soubzhait, que tu rompises les cieulx, et que venisses !" L'autre : "Cuidez tu que jamais je le voie ? Cuides tu que je dure jusquez a sa venue ?" L'autre : "Rorate, celi, desuper etc. : O cieulx, degouttez vostre rousee d'en hault, et le juste descende des nues !..." (GERS., Annonc., a.1400, 229).

73
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     CIEL     
-

Le feu du ciel. "La colère de Dieu" : Et les cinq cités pecheressez en vindrent a perdition par feu du ciel (GERS., Annonc., a.1400, 236).

74
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     CINQ     
I. -

Adj. num. cardinal : Quans royaumes sont venuz a perdicion par Delit luxurieux ! Troie la grant, et Romme. Maiz qui plus est : tout le monde par le deluge. Et les cinq cités pecheressez en vindrent a perdition par feu du ciel (GERS., Annonc., a.1400, 236). Des notions de Dieu, c'est a dire qui apartiennent a Dieu. Cincq noms sont qu'on apelle notions, par lesquelz la trinité nous est congneute, c'est a scavoir paternité, filiation, procession, innascibilité et commune spiration. (Somme abr., c.1477-1481, 150). Et selon aucuns la terre a de tour XXmIIIIcXXVII lieues ytalliennes que l'on equipolle à mil pas chacune, dont chacun mil contient cinq pas, chacun pas V piez, chacun pié XVI polces (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 59 v°).

75
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     CITÉ     
[P. oppos. à ville] "Partie d'une agglomération contenue dans les remparts" : Et fust né en Bethlem, laquelle estoit la maindre cyté de Judee, et en tant que encore au jour d'uy elle est appellee ville et non mie cyté. (Songe verg. S., t.2, 1378, 48). Et les cinq cités pecheressez en vindrent a perdition par feu du ciel (GERS., Annonc., a.1400, 236). Pour les matières mieulx retraire Et procéder plus seurement, S'assemblèrent uniement Tous les bons Maistres de Phisique, Résidens adonc en publique à Paris, la noble cité (LA HAYE, P. peste, 1426, 17). Cestui monstra bien aux Rommains le fruit qui povoit venir de la science des estoilles par la predicion de la ruyne et subversion de plusieurs villes et cités (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 62 r°). Candarel fut en ce temps excellant medicin et expert astrologien, moult aprecié du grant Anthiocus, qui moult bien l'advertit que d'aller piller la cité de Elmaidam lui viendroit dommage et ainsi advint, car il fut chassé des bourgeois et deffendirent leur cité et leurs richesses que le roy Alexandre y avoit laissées (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 65 r°).
76
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     CLAIR1          CLAIR2     
5.

[D'un espace ou d'une saison de l'année] "Qui reçoit beaucoup de lumière ; clair, éclairé" : ...avoit habitacle tres cler, tres pur et tres ordonné. (GERS., Annonc., a.1400, 232). ...et de ce ordonna XII moys, desquelz, en perpetuelle memoire de son nom, il nomma l'un et le plus cler jullet (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 3 v°).

77
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     CLORE     
-

Clore la bouche : Oiseuse est la fole qui enseigne toutes follez abhominations et telles que on ne les ose dire, de quoy avient que confession s'en empesche, et trebuche la personne, a bouche close, a dampnation. (GERS., Annonc., a.1400, 236).

78
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     COEUR     
b)

[En cooccurrence avec bouche , où coeur exprime adhésion totale aux paroles dites] : Riche Precieuse, Verite la royne, de bouche et non de cuer nous recognoissons nostre deffaulte, et veoyons nostre ruine, nostre pauvrete et nostre laide figure, nostre infortunite et nostre maleurte. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 271). Concluons que ce traitre flateur ne nous gette en excommeniement, affin que nous, en saluant Nostre Dame, soions d'elle resaluez, quant nous disons de cuer ou de bouche : Ave, Maria, gracia... (GERS., Annonc., a.1400, 236). Qui est la bouche qui pourroit dire, ou cuer comprendre la divine leesse que vous receutes au jour d'uy, Mere de Dieu glorieuse ? (GERS., Noël, p.1404, 291).

Rem. Cf. DI STEF., 176a-b, s.v. coeur

79
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     COLLOCUTION     
"Conversation" : Le tiers remede est fuyr toutes males occasions et compaignies suspitionnees et ordes collocutions : Corrumpunt bonos mores colloquia prava. Femme qui ot volentiers mal parler est comme tout abandonnee. (GERS., Annonc., a.1400, 237).
80
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     COMBATTANT     
"Combattant" : De VI cens mille combatans ou desert ne demoura que deux dedans XL ans. Prenez garde a vostre temps (GERS., Annonc., a.1400, 238).
81
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     COMMETTRE     
-

Commettre qqn pour/à faire qqc. "Désigner qqn pour remplir une mission" : Sy di que Misericorde piteuse, qui fut comme messagiere et moyenneresse de tout ce mistere, descendy premier en Nostre Dame, et y commist trois pucelles, trois chamberieres ou damoiselles ou chambellaines pour elle servir, qui estoit esleue a royne de tout le monde. (GERS., Annonc., a.1400, 232). Cestui Marcianus fut commis à nombrer l'exercite du roy Daire (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 56 r°). Cestui fut commis à fere plusieurs legacions devers les Rommains. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 56 v°). Cestui, comme aucuns recitent, fut commis à soy enquerir la verité d'une fontaine estant en Lorraine, juxte Montchastel, que l'on disoit puis n'avoit gueres estre muée en sang (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 110 v°).

82
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     COMPAGNIE     
-

Avoir compagnie de/à qqn. "Avoir des relations charnelles avec qqn" : La seconde [parole] fut celle qui fist respondre a Nostre Dame qu'elle n'avoit propos de avoir cognoissance ou compaignie de homme charnel : Virum non cognosco. (GERS., Annonc., a.1400, 232). ...avoit une perre, par laquelle il se faisoit invisible touttefois qu'il vouloit, et par icelui eut compagnie à la royne, qui puis fut cause de occire son mari. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 38 v°). ...laquelle Pauline fut deceue par iceulx prebtres, par engin, et fut enfermée en l'église où estoit caché icelui Mundus, et là, faignant que fust le dieu Anubius, eut sa compagnie, qui estoit femme mariée et moult grande et estymée chaste et pudicq (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 75 v°).

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     COMPASSION1          COMPASSION2     
"Sentiment qui incline à partager les souffrances d'autrui, miséricorde" : ...combien qu'il ne faisoit point aspre punicion sans tres grande compassion, et sans mesler doulceur ensemble en pleurs et en aimables paroles, a l'exemple du piteux pere qui son enfant fol et hors du sens combien que le lie et bate, neantmoins tout est par amour et compassion ; et quant plus recevroit le pere de duretez par ung tel filz, de tant en auroit il plus grant compassion sans indignacion (GERS., P. Paul, a.1394, 507). Nature de noble et royal cuer est d'avoir compassion des afflictz ; et que doit on dire de ceulx qui les affligent et persecutent ? (GERS., Annonc., a.1400, 238).
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     COMPLAIRE     
Empl. trans. indir. Complaire à qqn. "Se rendre favorable aux désirs de qqn" : Flateur est la seraine qui en chantant noye, et est comme le scorpion. Flateur, qui pis est, corrumpt la verité de vraye foy pour complaire et prouffiter a soy, et fait croire mensonges, sourceries, charmeries et ydolatries (GERS., Annonc., a.1400, 235). Qui feit aux ypocrites servir saintement Dieu par grant peine et labeur en jeunes, en oyant messes, en voyages, en voulans a tous complaire, et par ce en estant de tous serfs en foles largesces ? (GERS., Concept., 1401, 412).
85
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     COMPLEXIONNER     
Part. passé en empl. adj. "Pourvu de qualités physiques et morales" : Cest enfant [Jésus] en ung mouvement soudain, sans attendre ouvrage de nature, fust tout parfait en sens et en science (...) ; fut fait tres bel et bien complexionné, puisque Dieu, duquel les oeuvres sont parfaictez, le faisoit sans moyen. (GERS., Annonc., a.1400, 229).
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     COMPTE     
-

Rendre compte à qqn de qqc. "Présenter un rapport détaillé à une autorité supérieure pour se justifier devant elle" : "Beau Filz," dist la royne Verite, "il te souveigne que unefoiz il te fauldra rendre compte a mon Pere de ceste tierce roe, et comment tu auras trait au tiers point de ton eschequier ; c'est assavoir quant tu rendras compte du besant de ton ame..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 192). Nous avons tous Dieu, souverain Seigneur, auquel fauldra rendre compte de tout ; qui ne fera point de misericorde a ceulx qui ne l'auront point faicte. (GERS., Annonc., a.1400, 238).

87
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     COMPTER     
C. -

"Évaluer à un certain prix" : Notez que on souloit compter XII deniers pour reffaire les chausses ou soullers de la royne, et muer chapperon en manches. Notez que de l'excez des seigneurs vient celuy des subgietz (GERS., Annonc., a.1400, 239).

88
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     CONCEVOIR     
2.

[Dans un cont. théol.] : Escoutez les merveillez et d'amour et de misericorde ! Dieu est fait homme, et homme est Dieu, mortel immortel, eternel temporel. La vierge est mere ; la fille conçoipt son Pere, la creature son Createur ! (GERS., Annonc., a.1400, 230). ...se ton amie, que tant belle veulz faire, est conceue par Joachim et saincte Anne, comme Oroison et nous te deprirons, je fais doubte pour Justice que elle ne feust conceue en la tache de pechié originel et qu'elle n'eust pas ceste purté, innocence et beauté qui appartient a celle qui doit estre ta mere, ton espouse et amie singuliere. (GERS., Concept., 1401, 398). ...[est faicte encainte la saincte Ame] par l'operacion du Saint Esperit tellement que le Filz de Dieu y est conceu espirituellement. (GERS., Trin., 1402, 170). ...il convient scavoir que ceste preposition "de", du Pere, signifie aucune fois cause active, comme quant on dist : Jhesu Crist est conceut du Saint Esperit, c'est a dire par l'operation du Saint Esperit. (Somme abr., c.1477-1481, 110).

89
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     CONCLURE     
D. -

Conclure que. "Tirer une conséquence d'un ou de plusieurs éléments par le moyen d'un raisonnement ; déduire, inférer une chose d'une autre" : Dy se c'est plus grand dignité que de sacrer le corps Nostre Seigneur ? Laissons teles questions a l'escole. Et concluons que, pour ces quatres considerations, Nostre Dame par raison fut saluee de l'ange, et nommee plain de grace et en toutes femmes bieneuree (GERS., Annonc., a.1400, 231). "...Se le Pere est Dieu, le Filz est Dieu, le Saint Esperit est Dieu, ne convient il pas conclure que ilz sont III dieux ?" "Vrayment, mon Ame, non ; il ne le fault pas conclure, et tu le pues veoir par ce que je te ay dit..." (GERS., Trin., 1402, 161). Estimans que Dieu seurement Fait mourir électivement De ceste faulse maladie Guillaume, Robin et Marie, Et lesse vivre de sa grâce Olivier, Rollant et Agace, Concluans par tant que la fuite Ne peut relever d'une mite (LA HAYE, P. peste, 1426, 75).

90
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     CONFERMER     
B. -

Confermer qqn roi/reine. "Oindre qqn roi/reine" : ...toutevoies ce n'est mie semblable du roy de France, lequel n'est ne confermé ne couroné par le Pape, ne n'est aucunement subject au Pape quant a la temporalité. (Songe verg. S., t.1, 1378, 169). Par ce au jour d'uy Nostre Dame fust confermee royne et dame en soy mesmez et sur soy mesmez, c'est a dire que raison fut maitresse de son corps, et le corps telement y obeit que nulle rebellion y fut trouvee (GERS., Annonc., a.1400, 231).

91
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     CONFIANCE     
"Confiance" : Et en ce devons nous avoir esperance et confiance qu'il aura mercy de nous se nous le requerons, quant il monstra telle amour envers ceulz qui le persecutoyent. (GERS., P. Paul, a.1394, 510). Et en ceste esperance et en ceste foy et confiance nous vous remembrons dignement iceluy mesmez salut que Gabriel au jour d'uy vous denonça, en disant : Ave, Maria ! (GERS., Annonc., a.1400, 229).
92
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     CONJURER     
A. -

[D'une pers.] Conjurer qqn. "Prier qqn avec instance, l'implorer" : Notez icy du roy Achaz qui vouloit aller en bataille, et les faulz prophetes luy denonçoient que tout irroit a son vouloir ; il conjura un bon prophete, Micheas, qu'il luy dist verité (GERS., Annonc., a.1400, 235).

93
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     CONNAISSANCE     
E. -

[Au sens biblique] "Relation charnelle" : La seconde [i.e. Virginité] fut celle qui fist respondre a Nostre Dame qu'elle n'avoit propos de avoir cognoissance ou compaignie de homme charnel (GERS., Annonc., a.1400, 232).

Rem. FEW, 847b : «"coït" (1554)».

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     CONSIDÉRATION     
C. -

"Réflexion (sur soi-même ou son prochain)" : Le premier remede ou consideracion est penser a sa fin et a sa mort, et puis en quel lieu l'ame se partira : ou en paradis pour bien fait, ou en enfer pour meffait. Ceste consideration ot tousdiz Nostre Dame (GERS., Annonc., a.1400, 238). Le second remede ou consideration est penser a la povreté de ses propres subgietz et freres, quant a nature, et seigneurs souvent, quant a bonté de grace. (GERS., Annonc., a.1400, 238). ...estans ta consideracion sur toy mesmes qui es terre quant au corps, tu y trouueras grant latitude de diuerses choses et merueilleuses, et par ceste meditacion tu loueras ma puissance, ma sapience et bonte. (CIB., p.1451, 185).

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     CONSIDÉRATION     
C. -

"Réflexion (sur soi-même ou son prochain)" : Le premier remede ou consideracion est penser a sa fin et a sa mort, et puis en quel lieu l'ame se partira : ou en paradis pour bien fait, ou en enfer pour meffait. Ceste consideration ot tousdiz Nostre Dame (GERS., Annonc., a.1400, 238). Le second remede ou consideration est penser a la povreté de ses propres subgietz et freres, quant a nature, et seigneurs souvent, quant a bonté de grace. (GERS., Annonc., a.1400, 238). ...estans ta consideracion sur toy mesmes qui es terre quant au corps, tu y trouueras grant latitude de diuerses choses et merueilleuses, et par ceste meditacion tu loueras ma puissance, ma sapience et bonte. (CIB., p.1451, 185).

96
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     CONSIDÉRER     
2.

Considérer que + subj. "Penser" : Le remede general est penitence et propos de non rencheoir, et recourir a oroison a saincts et a sainctes, en considerant que Dieu et son bon ange voyent tout. (GERS., Annonc., a.1400, 237). O ame devote, creée de Dieu a son ymage, et de son precieux sang amoureusement rachetee, considere et te remambre que jadiz puisque tu estoyes layde et diffiguree par pechié originel, il pleust a ton Dieu toy regenerer, abelir et purifier par le sacrement de baptesme (GERS., Concept., 1401, 408). Et que le recepte ainsi faire En temps de boce est nécessaire, Considère que le triacle Soit, pour vray, souverain obstacle Contre venim et pourreture, Qui blecent mainte créature (LA HAYE, P. peste, 1426, 135).

97
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     CONVENIR     
B. -

Il convient faire qqc. "Il faut faire qqc." : Disoit une devote dame : "Et que valent tous ces estas oultrageux ? Et ne convient il pas mourir ?" (GERS., Annonc., a.1400, 238). Se le Pere est Dieu, le Filz est Dieu, le Saint Esperit est Dieu, ne convient il pas conclure que ilz sont III dieux ? (GERS., Trin., 1402, 161). Mais, sire, il convient mettre la main a l'oeuvre : L'ueil du seigneur maintient l'ostel ; Oeuil de servant ne feroit autel. (GERS., Noël, p.1404, 311). ...il convient parvenir a une chose qui est cause effective de toutes choses sans avoir estre d'aultrui ou par aultre chose. (Somme abr., c.1477-1481, 101). ...si Dieu, de sa puissance absolue, n'eust destourné les influences, il leur eust convenu combatre ensemble l'un à l'autre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 8 r°). Pour laquelle chose a convenu (...) prealablement reciter et memorer les très nobles, excellens et grans personnages, qui depuis le premier homme Adam jusques à present (...) ont vaqué à l'estude et excercice d'icelle [science] (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 9 v°).

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     CORROMPRE     
B. -

[Le compl. désigne l'âme ou une vertu de l'âme] : Ces trois traitres soubdoyers se peuent ainsi nommer : Flateur mensongeur, Delit luxurieux, Estat pompeux, oultrageux ou ambicieux. Le premier veult corrumpre Verité, le second veult corrumpre Chasteté, le tiers veult corrumpre Humilité. Bieneureuse est l'ame qui ces trois faulx traitres peut de soy debouter (GERS., Annonc., a.1400, 234). Mais pechié mortel quelconque, c'est certain, corrompt et viole innocence de l'ame. (GERS., Concept., 1401, 402). ...o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure, enflee par orgueil (...), puante par mauvaise renommee, et ainsy des autres taiches qui corrompent la beauté espirituelle (GERS., Concept., 1401, 418). Or ie te pry considere se tu ne te dois pas humilier en ceste vraie congnoissance de toy quant tu vois clerement ton ame chargee de pechiez (...), infecte et corrompue de desirs charnelz (CIB., p.1451, 198).

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     COUPE-GORGE     
[Dans un cont. allég.] "Assassin" : Et comme Misericorde piteuse de par Dieu amena a Nostre Dame et ordonna trois vertus comme trois damoiselles, ceste Tirannie crueuse et envieuse envoye par le monde trois faulx traitres, larrons, couppe gorges, pour violer ou corrumpre et debouter ces trois belles vertus. (GERS., Annonc., a.1400, 234).
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     COUR     
-

P. méton. "Entourage du souverain" : Amour de court c'est amour de chien : c'est toute envie et flaterie. (GERS., Annonc., a.1400, 236). ...je diray ce que j'ay sceu d'un bien grant qui a esté de vostre court (GERS., Noël, p.1404, 312). Cestui Jerson fut bon catholique, mais il eut plusieurs vices, car il fut presumptieux et orguilleux et appetoit de gouverner princes et aver legacions et ne povoit souffrir en court autre que lui. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 152 v°).

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